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Le Grèbe huppé dans les Pyrénées-Orientales.

Photo du rédacteur: yves alemanyves aleman

Grèbe huppé (Podiceps cristatus) - Cabusso emplomallat - Great Crested Grebe

Nicheur en petit nombre et hivernant commun.

Au siècle dernier, la population nicheuse de Grèbes huppés était estimée à une dizaine de couples lors des meilleures années (1996 et 1997). Mayaud le considérait comme rare lors de son inventaire réalisé en 1936. Il est vrai qu’alors, peu de sites en dehors des lagunes littorales pouvaient satisfaire aux exigences de l’espèce.

A partir des années 90, le Grèbe huppé a profité de la création de plans d’eau destinés à l’irrigation ou à la lutte contre les inondations. Par ailleurs, l’interdiction de l’extraction de matériaux dans le lit majeur des rivières lui a été indirectement profitable dans la mesure où plusieurs sites d’extraction abandonnés ont été mis en eau, notamment pour permettre la création de petits plans d’eau destinés à la pratique de la pêche de loisirs. Toutefois, la colonisation de ces plans d’eau a été lente, car liée à la végétalisation progressive des berges en bordure desquelles le Grèbe huppé bâtit son nid. Ainsi, sur les plans d’eau de Villeneuve-de-la-Raho mis en eau en 1984, la première reproduction n’a été constatée qu’en 1994. Aujourd’hui, la reproduction est régulière sur de nombreux plans d’eau quel qu’en soit la taille et l’usage, que ce soit sur les plans d’eau à vocation touristique ou halieutique (Millas, 3-4 couples ; Les Bosigues à St-Félieu-d’Avall, 4-5 couples; El Baxous à Villelongue-del-Monts, 1-2 couples; Palau del Vidre, 1-2 couples; Saint-Jean-Pla-de-Corts, 1 couple), mais aussi sur les grandes retenues des barrages de Vinça (4-5 couples), de Caramany (1-2 couples) et de Villeneuve-de-la-Raho (6-7 couples). Sur le littoral, probablement moins d’une dizaine de couples occupent les bassins de lagunage et les roselières des marais d’eau douce. S’il est parfois observé sur les retenues de Puyvalador et de Matemale à plus de 1500 m d’altitude en Capcir, sa reproduction, bien que possible, n’y a jamais été prouvée. La taille de la population départementale peut donc être estimée à 32-38 couples.



La période de reproduction est très étalée. Ainsi, les premières parades nuptiales sont régulièrement notées au cours de la dernière décade de janvier. Dès la mi-avril, les tout premiers poussins accompagnent les adultes hors du nid alors qu’il n’est pas rare d’apercevoir les derniers jusqu’à fin octobre. Plus exceptionnel, un jeune dépendant a été observé le 05/11/2016 sur le plan d’eau des Bosigues à Saint-Féliu-d’Avall. La taille des familles varie généralement de 1 à 3 poussins et atteint rarement 4 individus.



Après la période de reproduction, des premiers mouvements sont perceptibles en septembre-octobre sur les retenues de Vinça et de Villeneuve-de-la-Raho ainsi que sur les étangs littoraux où des groupes pouvant atteindre la centaine d’individus, notamment sur l’étang de Canet, sont parfois notés.

La taille de la population hivernante départementale varie fortement en fonction des conditions climatiques. Les maximums connus sont de 682 oiseaux le 18/12/1994 sur l’étang de Salses et de 450 oiseaux le 23/12/2018 sur l’étang de Canet. Les plans d’eau de Villeneuve-de-la-Raho peuvent servir de site de repli lors de vagues de froid entraînant le gel partiel ou total de l’étang de Canet comme en 2012 où le 05/02, 151 individus y étaient dénombrés. Depuis le début des années 2000, c’est l’étang de Canet qui constitue le principal site d’hivernage suivi par l’étang de Salses. Quelques oiseaux stationnent également sur les plans d’eau de l’intérieur et il est régulièrement observé en mer tout le long du littoral où il utilise les avant-ports, les embouchures ou les criques de la côte rocheuse comme abris lors des tempêtes.

Actuellement, le Grèbe huppé ne semble pas menacé et la population locale se porte plutôt bien, l’espèce ayant su profiter de divers aménagements liés à la création de plans d'eau.


Yves Aleman


Merci à Claude Ruchet de m'avoir permis d'utiliser ses magnifiques photos pour illustrer cette note.


6 Comments


Sylvie Champagnat
Sylvie Champagnat
Jan 11, 2021

Merci, c'est intéressant et les photos sont belles ! Comme Béatrice j'adore les petits !

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Merci encore Yves pour toute cette série d'articles sur l'avifaune des PO.

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Francis BRACQ
Francis BRACQ
Jan 04, 2021

Comme toujours captivant. Pour ajouter une anecdote, en décembre 2019 nous avions récupéré un grèbe huppé mal en point, fatigué. Après l'avoir gardé chez moi pour qu'il se refasse une santé, je l'ai relâché le 22/12/2019 dans les eaux du plan d'eau de Villelongue dels Monts.


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yves aleman
yves aleman
Jan 01, 2021

oui, c'est vrai Maurice. ça ne fait pas beaucoup de nicheurs mais les sites favorables sont peu nombreux et de petites tailles. Ton impression vient sans doute aussi du fait que la réserve de VDLR (que tu fréquentes assidûment) est le hot-spot de l'espèce dans les P.O.!!

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Béatrice Boscher
Béatrice Boscher
Jan 01, 2021

Intéressant! J'ai toujours adoré les pyjamas à rayure des petits...

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