Nidification d’un couple de Sittelles torchepot (Sitta europaea) dans un mur à Laroque-des-Albères

Le 10 mai 2025, je découvre un couple de Sittelles torchepots qui nourrit activement ses jeunes dans un trou des remparts de Laroque-des-Albères. Cette nidification « murale » de Sittelle fut une première pour moi et me donna envie de faire quelques recherches.

La Sittelle torchepot place habituellement son nid dans une cavité d’arbre (qu’elle soit « naturelle » ou forée par un pic) mais peut parfois utiliser un nichoir, qu’elle maçonnera alors comme à son habitude. Les cas de nidification en bâti semblent en revanche beaucoup plus rares. Ainsi, Géroudet note que « Le nid de Sittelle est toujours établi dans une cavité, d’habitude un trou d’arbre, volontiers une loge de pic ou un nichoir artificiel. De temps en temps des Sittelles s’installent dans un trou de mur ou un rocher » (Géroudet, 1988). Il est cependant difficile de trouver des informations quantifiées sur la reproduction en bâti de l’espèce.

La base de données Faune-France peut nous donner un ordre de grandeur sur la proportion de nids de Sittelle découverts dans des murs. En recherchant les données de nidification ou de prospections de nid (codes atlas 6, 9, 13, 14 ou 16) faisant référence aux mots « mur » ou « bâti », on trouve 49 données entre 2015 et 2025, sur un total de 9 410 données avec le même code atlas. Ainsi, depuis 2015, 0,5 % des observations de nidification de l’espèce avec découverte du site de nid font référence à un nid dans une cavité murale. Ces observations sont réparties dans toute la France.

Dans les Pyrénées-Orientales, des cas de nidification en bâti avaient déjà été notés. En 1985, P.-A. Dejaifve découvre un nid de Sittelles dans le faîtage d’un toit à Baillestavy (Fiches de nid du GOR – non publié) et un autre est noté en mars 2016 (F. de Coster – Faune-France), concernant un couple qui semble intéressé par une cavité de mur à Boule d’Amont, sans savoir si une nidification a eu lieu. Dans l’Aude, une observation fait également référence à une nichée dans le trou d’une chapelle à Chalabre en mai 2017 (C. Riols). 

Ainsi, la nidification en bâti de la Sittelle torchepot semble en effet très rare et surtout très peu documentée. Les données de Faune-France nous donnent une idée de la proportion de nids en cavité murale, bien que celle-ci soit probablement biaisée.

 Photos du nid de Laroque-des-Albères :

Sources :

Géroudet, P. (1988) Les Passereaux d’Europe - Tome II. Delachaux et Niestlé.

https://www.faune-france.org/