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Le Héron cendré dans les Pyrénées-Orientales :



Nicheur peu commun et localisé. Hivernant et migrateur commun .

Le Héron cendré est visible toute l’année sur toutes nos rivières et plans d’eau, y compris sur les lacs d’altitude de Cerdagne et du Capcir. Il a ainsi été observé au bord d’un lac de montagne à plus de 2000 m le 24/08/2013 et sa présence a été noté à plusieurs reprises en bordure du lac des Bouillouses situés à plus de 1800 m. En hiver, il stationne surtout sur les étangs littoraux et sur les cours d’eau les plus importants.

La migration prénuptiale, qui débute très tôt avec un pic de passage entre fin février et la mi –mars (maximum 93 le 18/03/2016 à Saint-Nazaire), peut se prolonger certaine années jusqu’à fin avril. Il n’est alors pas rare d’observer des groupes d’oiseaux en migration active, survolant la mer au large de nos côtes, quelques uns faisant parfois halte dans les criques de la côte vermeille. D’autres n’hésitent pas à franchir les Pyrénées au droit des plus hauts sommets.

La migration postnuptiale quant à elle, débute en juillet, atteint son maximum en août/septembre et se poursuit jusqu’en octobre. A cette période, on peut noter la présence de groupes très importants surtout si le niveau des étangs est bas suite à des périodes de sécheresse marquées comme en 2003 ou 2011. Le maximum est de 405 inds. sur l’étang de Canet le 17/09/2011 et, 210 étaient présents sur les rives de cet étang le 16/08/2003 attirés par les milliers de poissons agonisants dans les quelques points d’eau subsistants après une période de sécheresse et de canicule exceptionnelle . Les effectifs décroissent ensuite progressivement pour ne laisser sur place que les hivernants, estimés au minimum à 200 individus.

A cette époque, malgré le froid, certains s’aventurent en altitude où à plusieurs reprises des oiseaux ont été observés posés sur la glace sur le lac de Matemale à plus de 1500 m.

Au début des années 50, Paulian et de Liffiac (1) , d’après de vieux nids, pensaient que le Héron cendré devait nicher dans les roselières de l’étang de Canet. Pourtant il n’a colonisé la Camargue qu’à partir de 1964 (2). Malgré plusieurs indices notés dès 1985, la première preuve de nidification certaine, dans une roselière de l’étang de Canet, n’a été obtenue qu’en 1997 (3). C’est à cette époque qu’étaient également découverts les premiers nids dans le département voisin de l’Aude : en 1999 à l’intérieur des terres (4) et en 2000 sur le littoral (5).

En 2002 des nids sont découverts dans les roselières des sagnes de Salses/Opoul et en 2004, un survol aérien des roselières de l’étang de Canet a permis d’y localiser 7 nids (mission Tour du Valat).

Depuis, à l’instar de la bonne dynamique de l’espèce enregistrée dans tout l’hexagone (6), la population nicheuse du département est en progression constante pour atteindre 65 couples en 2020 (contre 43 en 2014 et 20/30 en 2007). L'essentiel des nicheurs sont répartis entre 2 colonies implantées sur un îlot du Golf de Saint-Cyprien et dans la Réserve écologique de Villeneuve-de-la-Raho. Quelques couples se reproduisent aussi dans les roselières à condition qu’elles soient parsemées de quelques bosquets de tamaris permettant aux Hérons cendrés d’y bâtir leurs nids à l’abri des prédateurs potentiels. C’est le cas en bordure sud de l’étang de Canet mais pas dans les grandes sagnes de Salses/Opoul et dans les marais du Cagarell. Ceci pourrait expliquer la disparition récente (depuis 2013 pour les grandes Sagnes et 2016 pour le Cagarell) de l’espèce dans ces secteurs où la présence du Sanglier est très marquée. Par ailleurs, la reproduction occasionnelle de couples isolés a été notée à Palau-del-vidre et à Villelongue-dels-monts sur de petits plans d’eau offrant la sécurité nécessaire (petits îlots arborés). Il est à noter que, malgré quelques indices recueillis notamment sur le Verdouble, aucun cas de reproduction n’a pu être prouvé en ripisylve.

Le cycle de reproduction est très étalé dans le temps. Ainsi, certains couples commencent à bâtir leur nid fin décembre soit dans des arbres (saules, tamaris, pins, peupliers) soit dans les roseaux. Des couveurs ont été observés dès janvier parfois dans des conditions climatiques difficiles comme cet individu couvant stoïquement sur son nid le 29/01/2012 en pleine vague de froid sous la neige. Dès fin-mai, de nombreux jeunes de l’année sont observés en compagnie d’adultes loin des sites de reproduction, alors que des poussins sont régulièrement notés au nid jusqu’à fin juillet. La taille des nichées observées varie de 2 à 4 poussins.

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