Le Coucou geai est une espèce d’origine africaine, arrivée naturellement en France par l'Espagne. les premiers cas de reproduction dans notre pays n’ont été observés que dans les années 40-50. Bien moins connue et répandue que son cousin le Coucou gris, cette espèce méditerranéenne est un migrateur précoce qui est de retour dès le mois de février, voire janvier (la moyenne des arrivées enregistrées depuis 2014 dans les Pyrénées-Orientales est le 09 février).
Peu après son arrivée, notre oiseau partira à la recherche de sites de reproduction. Ses cris bruyants et reconnaissables entre tous trahiront alors sa présence, d’autant qu’ils sont souvent accompagnés de longues poursuites entre adultes. Il est alors aisé de les observer notamment dans les pinèdes littorales qu’il affectionne particulièrement car il y trouve sa nourriture favorite : la chenille processionnaire. Comme tous les coucous, c'est un parasite, c'est à dire qu'il pond ses œufs dans le nid d'une autre espèce. Les poussins seront donc élevés par les "parents adoptifs". Contrairement au Coucou gris qui peut parasiter plusieurs espèces, le Coucou geai ne parasite que les corvidés et en France, c'est la Pie bavarde qui en est la victime. Pour parasiter un nid de pies, les coucous geais usent d’une stratégie bien rodée : le couple repère un nid de pie occupé et s’en approche. C’est alors que cette dernière quitte son nid pour poursuivre les importuns. Profitant de cette absence, la femelle se glisse dans le nid de pie pour y déposer un ou deux œufs et le quitte rapidement avant le retour de la propriétaire légitime. De taille et de couleur identiques aux œufs de pie, ils seront couvés sans problème… et le tour est joué!
La ponte a lieu très tôt, dès le mois de mars. Une fois les œufs pondus, les adultes vaquent à leurs occupations et se font très discrets. Ils partiront vers leurs quartiers d’hivernage laissant les jeunes qui, plus tard se débrouilleront seuls pour trouver leur chemin et les rejoindre en Afrique.
Encore commun sur tout le pourtour méditerranéen il y a une dizaine d'années, le Coucou geai a connu un rapide et important déclin sans qu’on en ait identifié les causes avec certitude. L’évolution du nombre des observations enregistrées dans les Pyrénées-Orientales est éloquente à ce sujet : 337 observations en 2014 à moins de 100 en 2022 ! A ce rythme, on peut craindre la disparition prochaine de cette espèce dans le département et en France.
Rédaction: Y.Aleman et F.Olivier
Photos: J.Laurens et J.Dalmau
Vu un couple ce dimanche 31.03.2024
aux étangs de St Nazaire