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Le Chardonneret élégant

Chardonneret élégant (Carduelis carduelis)- Cadernera

Nicheur, migrateur partiel et hivernant.




S’il s’est acclimaté, suite à des introductions, en Amérique du sud et en Océanie, le Chardonneret élégant n’en reste pas moins originaire du continent eurasiatique. Oiseau reconnu pour la beauté de son plumage et de son chant, il fait encore l’objet de trafics, bien que protégé, pour alimenter les marchés de l’oisellerie. En France, le chardonneret est un passereau commun, bien connu car fréquentant assidûment les jardins et, parfois, les mangeoires.

Dans les Pyrénées-Orientales, l’espèce occupe divers types de milieu en plaine : espaces verts des villes, jardins, plaines cultivées avec bocages, vergers, ripisylves et boisements feuillus clairs. Son abondance diminue rapidement avec l’altitude (70% des données de reproduction sont situées à moins de 200m d’altitude ; cf. graph ci-dessus) et la densification des boisements. Son abondance est maximale dans les zones les plus anthropisées : plaine du Roussillon, Riberal, Bas Vallespir, frange littorale. Plus en altitude, l’espèce est inféodée aux abords cultivés des villages. En plus des milieux montagnards, l’espèce évite les massifs forestiers denses où les milieux ouverts sont complètement absents.

Le chardonneret semble atteindre ses densités maximales en milieu périrurbain : jardins, milieux cultivées (maraîchage, arboriculture principalement mais également vignobles avec haies d’amandier).

Espèce migratrice partielle, les populations de chardonnerets nichant en Europe du nord et de l’est sont migratrices et hivernent sur le pourtour méditerranéen.

Le passage printanier débute dès la mi-février pour atteindre son pic en avril (max. de 1490 ind. le 14/04/2022 à Leucate). Des migrateurs sont encore signalés jusqu’à mi-mai.

A l’automne, les premiers groupes de chardonnerets sont contactés dès août-septembre mais c’est au mois d’octobre et début novembre que passe le gros des effectifs. Les effectifs automnaux restent faibles pour un passereau : maximum saisonnier de 1 279 individus migrateurs dénombrés à l’automne 2015 à Eyne.


Granivore, le Chardonneret élégant s’associe aux autres fringilles (linotte, verdier, serins et bruants) en hiver pour constituer de grandes bandes qui arpentent les friches des plaines cultivées ou des zones industrielles. Il est localement présent aux mangeoires.


Les suivis de l’avifaune commune, menés au niveau national par des centaines d’ornithologues bénévoles, montrent un net déclin de l’espèce (-50% entre 2000 et 2015 ; STOC). Ce déclin est également perceptible (-30% entre 2002 et 2012 ; Meridionalis) sur le pourtour méditerranéen, qui constitue un bastion de l’espèce, en France. En conséquence, le Chardonneret est maintenant classé « Vulnérable » sur les listes rouges nationale (UICN France) et régionale (Meridionalis) des Oiseaux nicheurs.


Le déclin récent du Chardonneret élégant s’inscrit dans une dynamique globale de baisse des effectifs des fringilles vivant près de l’Homme : Linotte mélodieuse, Verdier d’Europe et Serin cini. L’intensification de l’agriculture et l’augmentation généralisée de la pollution chimique par les intrants, en grande culture comme dans les jardins, pourrait expliquer, au moins en partie, cette régression généralisée.


Texte: Fabien Gilot

Photos: J.Dalmau et P.Schneider


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