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Photo du rédacteuryves aleman

La Grande Aigrette dans les Pyrénées-Orientales


Grande Aigrette (Egretta alba) - Agro blanc - Great White Egret

Présente toute l’année.

La première mention de la Grande Aigrette dans les Pyrenées-Orientales date de décembre 1946 : 2 individus sur l’étang de Canet (Hüe, 1947). Il faut attendre 1976 pour qu’un individu y soit de nouveau signalé. Jusqu’au début des années 90, la présence de la Grande Aigrette restait exceptionnelle et elle était considérée comme « …rare dans le département… » (Champarnaud, 1992). L’apparition d’un oiseau en septembre 1983 sur le Tech à Arles-sur-Tech fait même sensation au point d’être relatée dans la presse locale. Depuis, la situation a radicalement changé et l’espèce est actuellement considérée comme un hôte régulier de nos rivières et étangs qui constituent ses sites d’alimentation privilégiés. Elle fréquente également les prairies où, souvent en compagnie du Héron cendré, elle chasse les micromammifères au cours de longs affûts. C’est surtout entre septembre et avril que l’on peut l’observer principalement sur les étangs de Canet et de Salses-Leucate et sur le cours inférieur des fleuves et rivières. Toutefois, il arrive qu’elle s’aventure en altitude sur les lacs de Cerdagne ou du Capcir qui peuvent alors lui servir de halte lors des déplacements migratoires. La plupart des observations concernent un petit nombre d’individus. Cependant, en fin d’été, notamment lorsque le niveau d’eau est très bas dans les lagunes côtières, de grands groupes peuvent s’y rassembler pour pêcher (max. 84 à Canet le 02/09/2012). En avril-mai et août-septembre, des passages d’oiseaux en migration sont notés ça et là, y compris en mer.

Le statut de conservation de la Grande Aigrette apparaît comme favorable en raison de la nette progression de l’espèce au cours des dernières décennies. Cette tendance favorable est sans doute due à la protection de l’espèce depuis la fin des années 70 et à l’arrêt des destructions résultant du commerce de la plumasserie. Si, a priori, l’espèce ne niche pas encore dans les Pyrénées-Orientales, plusieurs indices laissent à penser que c’est envisageable dans les années à venir. En effet, plusieurs individus en livrée nuptiale ont été observés depuis 2011. Des parades ont même été notées en 2015 dans les marais du Cagarell à Canet où il est possible qu’une éventuelle reproduction ait eu lieu à cette époque. Le développement de la colonie d’ardéidés de la Réserve de Villeneuve-de-la-Raho est également un élément favorable pour permettre l’installation de l’espèce, à l’instar de ce qui s’est passé dans le département voisin de l’Aude où sa nidification a été découverte en 2012.

Photo de Jacques Laurens.

213 vues6 commentaires

6 Comments


DIDIER GALASSO
Nov 22, 2020

Toujours aussi instructif, comme les précédents

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yves aleman
yves aleman
Nov 21, 2020

Pour ce qui est des micromammifères, ce sont tous ceux que l'on peut trouver dans les champs: mulots etc...

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Yves Bertault
Nov 21, 2020

Toujours très heureux de lire tes synthèses précises et concises à la fois!

J’espère que tu as encore de bonnes idées de sujets enrichissants!!...

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MAURICE TOUPIN
Nov 21, 2020

Sympathique "invasion". La paix et un peu de place. Elles ne demandent pas grand chose ! Et les danseuses du Moulin-Rouge n'en ni sont mortes ni enrhumées ! Un peu de solidarité entre échassières ne font de tort à personne.

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Claude Balcaen
Nov 21, 2020

Merci pour cet article , j'apprends tout les jours sur les espèces présentes dans le département, , nouveau dans la région

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