Aigrette garzette (Egretta garzetta) - Martinet blanc - Little Egret
Nicheur sédentaire, migrateur de passage et hivernant.
Au 19° siècle, c’était une espèce très rare dans les P.-O. (1). En revanche, au début des années 50, elle était déjà très commune sur l’étang de Canet (2). L’Aigrette garzette fréquente en toute saison tous les milieux aquatiques de la plaine du Roussillon. Elle est également régulièrement observée en Cerdagne notamment en bordure du plan d’eau de Cancellabre (1200 m) et plus occasionnellement en Capcir en bordure des lacs de Matemale et de Puyvalador. A l’instar de nombreux ardéidés, il n’est pas rare d’apercevoir des petits groupes rasant les flots à quelques encablures du rivage, lors des passages migratoires. Certains s’arrêtent parfois pour faire une halte dans les criques ou au pied des falaises de la côte rocheuse. Dès le mois d’août, les effectifs croissent rapidement (max. 310 ind. le 19/08/1994 dans un dortoir à Rivesaltes) et le passage postnuptial se poursuit jusqu’en septembre-octobre. A l’été 2003, un nombre très important et inhabituel d’Aigrettes garzettes a stationné sur l’étang de Canet (max. de 521 ind. le 16/08/2003). Cet afflux hors du commun était dû à des conditions climatiques exceptionnelles ayant entraîné le quasi assèchement de l’étang de Canet et une forte mortalité chez les poissons. En hiver, l’effectif moyen recensé dans les dortoirs est de l’ordre de 150 individus. A partir de mai, l’espèce se fait moins commune et les oiseaux partent rejoindre les sites de reproduction ne laissant sur place que les nicheurs locaux et quelques estivants non nicheurs. A signaler, plusieurs observations d’hybrides Aigrette garzette x des récifs notamment en été. Un individu en plumage nuptial a même été observé le 17/07/2018 sur l’étang de Canet.
Aigrette garzette en action de pêche (J.Y.Bartrolitch)
Longtemps, les colonies les plus proches, se trouvaient dans le département voisin de l’Aude sur des îlots de l’étang de Salses-Leucate. L’installation de ces colonies sur cette partie du littoral est un phénomène récent : entre 1989 et 1991 pour la colonie de l’île des Sidrières et en 1992 pour la colonie de l’île de la Corrège (3). Sur ce dernier site, quelques nids se trouvaient sur des tamaris situés à la pointe sud de l’île, située dans les Pyrénées-Orientales mais, depuis 2004, cette colonie a été abandonnée suite sans doute, aux nombreux dérangements occasionnés par des débarquements intempestifs de touristes sur l’île. Il a fallu attendre 2012 pour constater le premier cas de reproduction sur l’étang de Canet et 2016 sur la réserve écologique de Villeneuve-de-la-Raho. Depuis, ces sites sont régulièrement occupés et en 2020, les recherches effectuées à l’occasion du 11° recensement des hérons coloniaux nicheurs en France, ont permis de localiser 21 couples nicheurs dans le département dont 6 dans la réserve écologique de Villeneuve-de-la-Raho et 15 sur l’étang de Canet. Les nids sont, pour la plupart, bâtis sur des tamaris ou des saules à faible hauteur au sein de colonies abritant d’autres espèces d’ardéidés (Héron cendré, Héron garde-bœuf). La construction des nids débute en avril et se poursuit parfois jusqu’à fin mai et les premières pontes sont notées dans la deuxième quinzaine d’avril. Des poussins, sont encore visibles au nid jusqu’à début août.
1- COMPANYO (L.) 1839. - Catalogue des oiseaux qui ont été trouvés dans le département des Pyrénées-Orientales, soit sédentaires, soit de passage. Bull. Soc. Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales, 4 : 54-104.
2- PAULIAN (P.) & de LIFFIAC (G.) 1952. - Un mois d'observations ornithologiques dans les Pyrénées-Orientales. Vie et Milieu, 3 : 90-105.
3- ALEMAN (Y.) & GUITER (H.) 1992. - L'Aigrette garzette Egretta garzetta nicheuse sur l'étang de Salses-Leucate (Aude) en 1991 et 1992. La Mélano’, 8 : 27.
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