Ordre des Passériformes – Famille des Muscicapidés
L’espèce a été décrite en 1852 par Léon Olphe-Galliard, ornithologue lyonnais.
L : 12 cm Env : 18-20 cm Poids : 14-15 gr

Ni imposant ni maître des cieux comme un grand rapace, il suscite pourtant l’admiration, il est petit, joli, assez peu sauvage, il s’agit d’un petit passereau qui est apparu dans notre région et qui fait le bonheur des ornithologues depuis la fin décembre 2024.
Le Rougequeue de Moussier est un endémique d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie). C’est un passereau essentiellement sédentaire à basse altitude et un migrateur altitudinal.
C’est au cours d’une enquête « Suivi Hivernal d’Oiseaux Communs » qu’un Rougequeue de Moussier mâle a été découvert par Isabelle Cabirol dans l’Hérault. Un hivernant pas si commun pour celui-là !
Il s’agit de la deuxième donnée française, observée dans l’Hérault déjà en 2013 ! mais cette espèce a été notée un peu plus fréquemment dans le sud de l’Europe, plutôt en hivernage (Portugal, Grèce, Italie, Malte).
Passant par l’Hérault pour me rendre dans la Camargue gardoise, je n’ai pas hésité à faire un petit détour pour essayer de l’apercevoir !
Ce jour-là seulement deux observateurs présents, chacun dans sa voiture ! Cela n’augurait rien de bon. Tant pis, je prends mon matériel et je commence à marcher car il fait froid. Il se passe peut-être un quart d’heure et je le devine posé à contre-jour sur un fil. Un peu de patience et le voilà qui évolue tranquillement dans une vigne récemment pré-taillée.
Dans le cas présent c’est un mâle, une chance ! il ne peut pas être confondu : dessous et croupion orange, dessus noir avec tache alaire blanche très marquée et une fine ligne blanche au-dessus du bec qui va en s’élargissant après l’œil jusqu’à la nuque. Les pattes sont noires, le bec aussi. Par rapport à notre habituel Rougequeue noir, sa queue est courte mais il s’agite de la même manière.
Ici, le froid matinal lui fait gonfler ses plumes ! De temps à autre, il pousse des petits cris doux et rapides à peine audibles.

Il se déplace et se nourrit d’insectes au sol ou en capture aérienne sur une petite zone restreinte constituée de vigne et de maquis peu dense avec des touffes de pistachiers et de ronces. Il se pose sur des fils ou des ceps de vignes ou sur un cabanon et disparait parfois dans la végétation buissonnante.
Notre calme présence ne semble pas le déranger, quelques voitures passent sur ce petit chemin, il reste à découvert. Un promeneur avec son chien passe, il se contente de se percher.
Cette proximité avec l’homme m’incite à penser qu’il s’est peut-être échappé, tant d’oiseaux sauvages sont gardés en cages pour leur chant ou leur beauté ?
En Afrique du Nord, il semble se reproduire en altitude dans le Haut Atlas et descend dans les plaines ou zones côtières en hiver. Mais comment a-t-il pu arriver jusqu’ici, en hiver ? les vents du sud automnaux plus fréquents qu’avant l’auraient-ils un peu aidé ? Le réchauffement climatique modifie-t-il les migrations ou perturbe-t-il les jeunes oiseaux ? Restera-t-il jusqu’à la période de reproduction (mi-mars à août) ou repartira-t-il vers le sud ? Peut-il s’hybrider avec le Rougequeue noir ou le Rougequeue à Front blanc, migrateur transsaharien qui ne va tarder à nous rendre visite ? Comme vous pouvez le constater beaucoup de questions ? |

Il a aussi peut-être fait le voyage sur un des ferrys reliant Sète au Maghreb?? Il n'est pas rare de voir des passereaux faire la traversée de la Méditerranée ainsi. Pas besoin de visa pour eux !!
Chouette observation et jolies photos ! bravo !