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Le Héron garde-boeufs dans les Pyrénées-Orientales:

Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis) - Esplugabous - Cattle Egret

Nicheur occasionnel en petit nombre. Visiteur commun, présent toute l’année.

Ce héron indo africain est d’acquisition récente dans le Languedoc-Roussillon. La première mention est celle d’un individu le 24/05/1969 à Capestang dans le département de l’Aude (Affre, comm. pers.). Depuis, les effectifs ont progressé de manière spectaculaire, suivant en cela l’explosion démographique constatée dans les colonies camarguaises ou espagnoles. L’observation régulière d’oiseaux bagués dans les années 80/90 a d’ailleurs démontré que certains de nos gardebœufs étaient originaires de ces grandes colonies.

Contrairement aux autres hérons, les gardebœufs ne se nourrissent pas préférentiellement en milieu aquatique. Ceci explique qu’ils puissent être observés un peu partout, jusqu’aux limites de la plaine du Roussillon, voire sur les premiers reliefs (Prades, Vallée de la Castellane, Vallée de la Rotja) et, parfois même, à la périphérie de villages de montagne comme à Mantet (1550 m. d’altitude) où 17 oiseaux ont été notés le 22/11/1998. Ils fréquentent également, occasionnellement, les plateaux de Cerdagne ou du Capcir où ils s’arrêtent parfois à l’occasion des déplacements pré ou postnuptiaux. Un oiseau a même été noté en hiver le en bordure du plan d’eau de Concellabre à plus de 1300 m. Ils suivent en grands groupes les troupeaux d’ovins ou de chevaux pâturant sur les « prades », ou les tracteurs lors des labours. Il n’est pas rare cependant de les voir au bord des routes, sur des stades, voire dans des jardins ou sur des ronds-points. Les effectifs de ce petit héron atteignent leur maximum entre les mois d’août et d’octobre/novembre lors de la dispersion postnuptiale : max. de 1200 ind. recensés dans deux dortoirs en octobre 1998. Au cœur de l’hiver, l’effectif moyen compté dans les dortoirs est de l’ordre de 500 ind. (cf. Tab. 1) mais, en cette saison, nous pouvons assister à de fortes fluctuations en fonction des conditions climatiques. Ce fut le cas lors de la vague de froid de l’hiver 1984-1985 quand la plupart des garde-bœufs ont fui nos contrées pour des cieux plus cléments. A partir d’avril-mai (début de la période de reproduction), les effectifs décroissent rapidement pour ne laisser sur place que les nicheurs.


Héron Garde-boeuf s'alimentant dans les prades de Thuir (Jean-Yves Bartrolitch)


Compte tenu du dynamisme de l’espèce en France (1), il fallait s’attendre a ce qu’elle s’installe pour nicher. Ainsi, le premier cas de reproduction a été découvert en 1995 au sein d’une colonie d’Aigrettes garzettes, sur l’île de la Corrège (étang de Salses-Leucate) située à la limite de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. Cette colonie, florissante à ses débuts (28 couples en 2000) a été désertée depuis 2004 suite, sans doute, à de trop nombreux dérangements. Il a fallu attendre 2012 pour constater la première reproduction sur l’étang de Canet (1 couple) et 2015 sur la réserve écologique de Villeneuve-de-la-Raho (3 couples). Dans les deux sites, les oiseaux se sont installés sur des petits îlots offrant aux nicheurs, la garantie d’être à l’abri des prédateurs éventuels et des dérangements. En 2020, le résultats des comptages effectués à l’occasion du 11° recensement des hérons coloniaux nicheurs en France, a donné 52 couples nicheurs dans le département dont 42 dans la réserve écologique de Villeneuve-de-la-Raho et 10 sur l’étang de Canet. Le développement de la colonie implantée à Villeneuve-de-la-Raho est d’autant plus remarquable que l’îlot où s’est installé la colonie est un îlot artificiel créé en 2009 à la demande du G.O.R. dans l’optique d’accueillir, à terme, une colonie d’ardéidés. C’est chose faite 10 ans plus tard !


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