Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) - Martinet de nit - Night Heron
Nicheur rare et localisé. Migrateur commun. Hivernant occasionnel.
Ce héron aux mœurs crépusculaires peut être observé en bordure des principales rivières et des plans d’eau de la plaine ainsi qu’en Cerdagne (plans d’eau de Ste-Léocadie, de Concellabre et du Mas Blanc à Bourg-Madame). Il est surtout noté au passage de printemps, de la mi-mars à mai (date extrême : 02/03/1977). En général, les observations d’oiseaux en déplacement migratoire se rapportent à des oiseaux isolés ou à de petits groupes (max. : 37 le 04/04/2005 à Canet). Les départs sont notables dès fin juillet, le maximum d’observations ayant lieu en août-septembre avec un pic qui semble se situer dans la première quinzaine de septembre (Dejaifve, comm. pers.). A cette occasion de nombreux bihoreaux franchissent les Pyrénées par la Cerdagne. Ainsi, 149 individus ont été détectés autour de Font-Romeu entre le 16/08 et le 05/09/2020 grâce à des écoutes nocturnes effectuées dans le cadre d’un suivi de la migration. Les derniers nous quittent généralement en octobre et plus rarement en novembre : 1 oiseau le 14/11/1992 et 1 le 11/11/2005. Malgré de nombreux cas d’hivernage signalés dans les régions voisines et notamment en Midi-Pyrénées (Joachim et al. 1997) et en Camargue (Lascève et al. 2006), nous n’avons enregistré qu’une seule donnée récente dans les Pyrénées-Orientales : 1 ind. le 20/01/2004, en bordure du lac de Caramany sur la rivière Agly. S’il est possible que certains nous échappent, les éventuels hivernants ne doivent pas être nombreux car le suivi régulier des dortoirs de Hérons garde-bœufs et d’Aigrettes garzette n’a jamais permis de contacter l’espèce entre novembre et février. Malgré de fortes présomptions depuis de nombreuses années (GOR, 1984), la reproduction du bihoreau a longtemps été soupçonnée sans pouvoir être prouvée de manière certaine. Ce fût chose faite en 2009 sur un îlot du plan d’eau d’els baixos à Villelongue-dels-monts où, le 05/08, un jeune non volant est aperçu en compagnie d’un adulte. En 2011, la reproduction est prouvée sur l’étang de Canet et en 2012 dans la Réserve écologique de Villeneuve-de-la-Raho. Il est aussi possible que quelques couples se reproduisent ça et là dans les ripisylves bordant les cours inférieurs du Tech, de la Têt, ou de l’Agly. Il s’agit sans doute de couples isolés ce qui, compte tenu de la discrétion de cette espèce en période de reproduction, rend d’autant plus difficile leur détection. Cependant, les destructions répétées des ripisylves au prétexte d’entretien ne sont pas de nature à favoriser l’installation de cette espèce. (Photo de Jacques Laurens)
Comme toujours, bien intéressant. Merci Yves.