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Fauvette pitchou



Fauvette pitchou

Sylvia undata-Tallareta cuallargua.


Pitchou…c’est comme si un petit Mistral nous apportait un parfum de thym et de lavande ! Le nom de cette Fauvette vient en effet du Provençal et signifie petit.

Petite, elle l’est (13cm) et il le faut bien pour se glisser dans les buissons bas denses et souvent épineux dans lesquels elle vit, se déplaçant avec aisance ou vous n’oseriez pas introduire deux doigts de peur de vous piquer.

Pour ce qui est de l’observer… je vous accorde généreusement la vision fugitive d’un oiseau sombre, presque noir là entre deux fourrés…stop, c’est terminé ! Déçus ? pas de panique revenez à la fin de l’hiver, début du printemps, là cette agitée perpétuelle (poussée par la nécessité de séduire et de marquer son territoire) se perche volontiers en haut de ses buissons et lance son chant chaotique et grinçant. Munis de vos jumelles (elle ne va pas se percher sur votre nez fût-il aussi tentant que celui de Cyrano !) vous verrez alors son manteau et sa tête gris ardoise, sa gorge rouge vineux tacheté de blanc, sa poitrine du même rouge, son ventre blanc et sa longue queue bordée de blanc et souvent dressée.

La Fauvette pitchou affectionne les landes, les garrigues (sur calcaire), les maquis (sur schistes) à végétation dense et basse (bruyère, genêts, cistes,…) couvrant les soulanes (versants ensoleillés) de nos collines jusqu’aux montagnes (maximum 2100m).

Ces milieux impénétrables (un vieux sanglier, copain comme cochon, me l’a récemment confirmé !), offrent bien entendu un abri à notre Fauvette, mais aussi un garde-manger bien fourni. C’est un oiseau insectivore qui se nourrit essentiellement de larves de diptères et de lépidoptères (mouches et papillons puisqu’il faut tout vous dire !).



Dans le Midi, où elle est la plus abondante (pas si bête !) elle occupe les pentes ensoleillées, mais elle niche également sur les franges atlantiques du Portugal jusqu’au sud de l’Angleterre (ou elle est surveillée comme le trésor de la couronne !). Voilà des régions, me direz vous, qui ne sont pas des références en matière d’ensoleillement, c’est vrai, mais on y trouve des landes buissonnantes et un climat relativement doux car notre Fauvette redoute les températures trop basses.

Elle est migratrice partielle, c'est-à-dire qu’une partie de ses populations est sédentaire, alors qu’une autre nichant plus au nord vient hiverner sur la frange littorale.

Elle n’aime pas les zones trop boisées, si la garrigue ou le maquis évoluent vers la forêt, ils cessent d’être un milieu favorable à l’espèce. Le feu qui empêche cette évolution est donc, à terme, un allié de notre Fauvette (n’allez pas la dénoncer pour autant à ce jour aucun individu n’a été vu porteur de briquet ou d’allumettes !).

Sachez enfin que ses populations ne se portent pas au mieux et que l’espèce est à surveiller (la cause principale semblant être les modifications de ses milieux) , bonnes observations !

Yves Demonte.

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