
Programme de conservation du Damier de Godart en France


Le Damier de Godart Euphydryas desfontainii est un papillon de la famille des Nymphalidae qui occupe, sous forme de populations disjointes, le Maghreb, la Péninsule Ibérique et l’extrême sud-est de la France.
L’espèce a été découverte en France dans les Fenouillèdes en 1962 par Marcel Pierron. Quelques prospections complémentaires permettront de la découvrir dans quelques stations supplémentaires des environs. L’espèce y demeure cependant extrêmement localisée.
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D'après V. Tshikolovets, 2011. Butterflies of Europe and Mediterranean area
Ainsi, au sein de notre pays, le Damier de Godart n’est présent que sous la forme d’une unique petite méta-population. Celle-ci semble occuper selon les connaissances actuelles, une aire maximale de quelques km² à cheval entre les départements de l’Aude (1 station) et des Pyrénées-Orientales (3 stations). Cette répartition très réduite a conduit à son classement dans la catégorie « En Danger Critique » lors de son évaluation dans la liste rouge des Lépidoptères Rhopalocères et Zygènes d’Occitanie. L’espèce a également été intégrée au Plan National d’Actions 2018-2028 en faveur des Papillons de jour qui cible 34 espèces.
Bien que le Damier de Godart soit plus largement présent au sein de la Péninsule Ibérique et au Maghreb, il y est également en déclin marqué dans de nombreuses localités. L’espèce est d’ailleurs classée « Vulnérable » au Maroc ; « quasi-menacée » en Europe et en Catalogne.
Aujourd’hui, seules 2 sous-populations françaises sont encore relativement dynamiques. Les autres sous-populations sont au bord de l’extinction où ont d’ores et déjà disparues.
Téléchargez le document qui présente une synthèse de la première phase du programme de conservation du Damier de Godart en France.
Parmi les facteurs de dégradation principaux, on peut vraisemblablement citer en premier lieu la déprise agro-pastorale marquée du secteur. Celle-ci a fortement contribué à la fermeture de nombreuses parcelles, devenues aujourd'hui défavorables à l'espèce.
En conséquence, il s’avère que les stations de Damier de Godart sont de moins en moins étendues. La conversion de certaines parcelles, par exemple en oliveraies ou en truffières, contribue également à diminuer les surfaces favorables.
Plus récemment, de nouvelles menaces ont contribué à accentuer encore davantage le risque de disparition des sous-populations locales :
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l’urbanisation de certains secteurs occupés par l’espèce ;
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la gestion des bords des routes et des pistes (fauchage à des périodes incompatibles avec le cycle de vie de l’espèce) ;
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La gestion inadaptée des jardins privés favorables (tonte à ras au printemps et en été, détruisant la génération à venir).
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À cela, vient désormais s’ajouter la problématique de la connectivité entre les différentes sous-populations de l’espèce, qui semblent aujourd’hui de plus en plus isolées les unes des autres (réduction de la surface des stations, reconquête forestière, urbanisation, etc.).
Par ailleurs, bien que l’espèce ne soit pas présente dans les secteurs les plus exposés de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, le risque incendie y demeure non négligeable. Il est donc tout à fait envisageable qu'un feu puisse contribuer prochainement à l’extinction d’une ou plusieurs sous-populations.


Objectif général du programme :
Assurer la conservation des dernières populations de Damier de Godart en France sur le long terme.
Objectifs spécifiques :
➔ Maîtrise foncière des sites de reproduction identifiés,
➔ Restauration et entretien des secteurs en voie de fermeture dans les sites de reproduction et les sites périphériques favorables,
➔ Maintien de l’activité pastorale extensive sur les stations de présence,
➔ Amélioration des connaissances sur la répartition de l’espèce et ses exigences écologiques propres aux différents stades,
➔ Formation des agents communaux et du service des routes du CD66 pour une gestion différenciée des bords de routes et de pistes,
➔ Création d’outils de communication et de valorisation du projet, sensibilisation du grand public et des acteurs locaux,
➔ Appropriation, par la population locale, de l’enjeu lié à la conservation de cette espèce rare et menacée.
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Phase I :
Mise en œuvre : GOR & CEN-Occ.
Début : Janvier 2022.
Fin : Juillet 2023.
Partenaires techniques : Office pour les Insectes et leur Environnement (opie), Parc Naturel Régional Corbières Fenouillèdes (PNR CF) & Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales (CD66).
Montant total : 133 209€
Financement : Office Français de la Biodiversité et Plan France Relance (76,9%), Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales (18,2%) et autofinancement GOR/CEN-Occ (4,9%).
Phase II :
Mise en œuvre : GOR & CEN-Occ.
Début : Octobre 2024.
Fin : Septembre 2027.
Partenaires techniques : Laboratoire Génome et Développement des Plantes (LGDP), Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement (CRIOBE), Office pour les Insectes et leur Environnement (opie), Parc Naturel Régional Corbières Fenouillèdes (PNR CF), Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales (CD66) et de l'Aude (CD11) et Chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales (CA66) .
Montant total : 395 636€
Financement : Etat au titre du fonds vert (91,2%), Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales (3,8%), Conseil Départemental de l'Aude (3,8%), Fédération de Recherche "Energie Environnement" de l'Université de Perpignan Via-Domitia (FR EE de l'UPVD) et Fondation de l'UPVD (1,2%).






