Organisées par le Réseau/Lpo, le Collectif Eyne et la Maison de la vallée les rencontres nationales ont eu lieu à Eyne le 21 et 22 septembre 2024. Elles ont permis la réunion d’une trentaine d’observateurs passionnés et passionnants, très impliqués dans le suivi de cette espèce, venant de plusieurs régions françaises.
La journée de samedi était consacrée à des conférences le matin et à des ateliers l’après-midi.
Pour commencer, Yves Dubois (notre pioupiou autochtone parti sous d’autres cieux) a présenté l’historique de l’existence du Spot d’Eyne avec l’implication des différentes associations ayant soutenues ce projet, dont le GOR : il faut savoir qu’Eyne est le 3ème point d’importance d’observation de la migration postnuptiale de ce rapace, après Gibraltar et Batoumi en Georgie.
Jean-Pierre Malafosse (Parc national des Cévennes) a détaillé le suivi des 46 couples nicheurs sur le territoire du Parc.
Sylvain Fremeaux de NEO nous a parlé de ses 15 années de suivi d’une vingtaine de nids en Ariège.
Michel Granger (Lpo Poitou-Charente) a présenté dans une 1ère partie les aléas de nidification d’un jeune circaète tombé plusieurs fois du nid et qui a fini « son éducation » au sol - surprenante histoire ! et a consacré une 2ème partie au développement du réseau circaète dans la région.
Quentin Géry de l’ONF a communiqué le bilan de quelques années de prospection dans la forêt d’Orléans et les mesures mises en place pour la tranquillité des nids détectés.
Benoît Van Hecke (Lpo Vienne) nous a démontré l’utilité des suivis par balises et l’utilisation « maitrisée » de drones pour le suivi des nids moins perturbante que l’action humaine.
Olivia Bruneau de Charente-nature a raconté avec fougue son expérience récente de deux années à la recherche de site de nidification, en réseau avec quelques bénévoles.
Enfin, Bernard Joubert (Haute-Loire) a su partager sa passion (20 ans d’engagement total de surveillance) et son intérêt pour l’éthologie du Circaète. Il a également présenté à la Maison de la vallée pour le grand public, un film/posé sur le suivi particulier d’un couple de son secteur.
Pour les tables rondes de l’après-midi, j’ai participé à celle sur l’éthologie de ce rapace menée par Bernard Joubert, passionnant. Bernard est très proche de ces oiseaux, il vit leur vie.
Un constat personnel : ces interventions de « doux-dingues » qui passent un nombre incalculable d’heures à suivre des couples et des reproductions montrent le modèle de l’observateur à « l’ancienne » qui a passé des décennies sur un territoire donné - et l’observateur « branché » qui utilise tous les moyens modernes à sa disposition pour aller plus vite dans la connaissance.
Sur cette remarque, Olivia qui est très jeune m’a répondu qu’il y a urgence, la jeune génération n’a plus le temps, il faut faire vite pour protéger.
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Aucun autre pays d’Europe occidentale n’a collecté autant de connaissances que le réseau Circaète-France mais tout ce savoir semble mal valorisé (objet d’une table ronde)
Un travail de réflexion reste à faire sachant que la population de Circaète de notre pays se porte plutôt bien (environ 3000 couples ?)
Le dimanche était consacré au suivi de la migration au Spot d’Eyne en compagnie d’anciens spotteurs venus spécialement pour ces dates « fatidiques » correspondant aux plus gros passages de « trains » de circaètes, ce qui s’est vérifié :
Le 21/09 : 175 et le 22/09 : 284
mais surtout les 23/09 : 499 et 24/09 : 563
soit un total de 1521 oiseaux en 4 jours, pratiquement la moitié de l’effectif total de la saison 2024 ( total : 3390 individus)
Certains membres du Réseau étaient heureux de découvrir ce passage migratoire eux qui sont plutôt experts de la nidification de ce rapace !!
Merci Ghislaine ! Très intéressant 👍
Merci !
Merci Ghislaine pour ce compte rendu