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Le Blongios nain dans les Pyrénées-Orientales

Blongios nain (Ixobrychus minutus) - Martinet menut - Little Bittern

Nicheur rare et migrateur.

Blongios nain (mâle) (Photo de J.Y.Bartrolitch)

Ce petit héron fréquente tout type de zones humides quelle que soit leur étendue pour autant qu’elles soient bordées de roselières inondées. Il y trouve là les conditions favorables à sa reproduction et à son alimentation. Ainsi, on peut l’observer dans les grandes roselières des étangs littoraux de Salses et de Canet à condition qu'elles soient parsemées de mares aussi modestes soient-elles et bordées de canaux. Il apprécie également les petits plans d’eau de l’intérieur où de simples rideaux de roseaux lui suffisent pour s’installer. Il est également possible de l'observer en bordure de certains cours d'eau lents. Le Blongios nain est un nicheur solitaire fidèle d'année en année à son site de reproduction. Sa petite taille et ses mœurs très discrètes, rendent délicate toute évaluation précise de la taille de la population nicheuse. En 1983, l’étang de Canet abritait 3 ou 4 couples (1) et en 2006, la population départementale était comprise entre 5 et 10 couples (2) installés dans les roselières du littoral exception faites d’un couple présent dans la réserve ornithologique de Villeneuve-de-la-Raho. Toutefois, compte tenu de l’extrême discrétion de l’espèce, il est probable que certains couples aient pu passer inaperçus dans des sites plus marginaux, notamment en bordure du Tech, de l'Agly, ou de la Têt (2 à 3 couples étaient présents à Néfiach en 1963 ; Marsal, in litt.). L’espèce est devenue très rare et les indices d’une éventuelle reproduction sont peu nombreux. Des oiseaux isolés sont cependant observés annuellement ça et là en bordure des étangs de Canet et de Salses. En 2013, un couple s’est installé dans une petite roselière bordant le plan d’eau de Millas. Il y élèvera deux jeunes en 2014. Ce site sera hélas déserté en 2017 suite à un aménagement ayant entraîné la quasi disparition de la petite roselière où était localisé ce couple. Ce migrateur transsaharien revient de ses quartiers d’hiver en avril, exceptionnellement en mars (date extrême le 26 mars 1986). La ponte est déposée en juin (moyenne de 3,2 œufs pour 4 pontes contrôlées). Les derniers nous quittent en août/septembre (extrême le 29/09/2001).


Jeunes Blongios nains tout juste sortis du nid (Photo de J.Y.Bartrolitch)

Certains n’hésitent pas alors à franchir les Pyrénées par la Cerdagne comme l’attestent l’observation d’un oiseau le 06 et le 12/08/1999 en bordure du petit plan d’eau de Sainte-Léocadie (3) et les deux individus détectés par écoute nocturne en août 2020 dans le secteur de Font-Romeu. La situation de ce petit héron est très critique à l’instar de ce qui se passe sur l’ensemble de son aire de répartition en France où la population est passée d’environ 2000 couples en 1968 (4) à 280-520 couples en 2012. Les raisons évoquées pour expliquer ce déclin seraient des sécheresses répétées et l’altération des zones humides en Afrique subsaharienne, bastions d’hivernage de l’espèce. A cela s’ajoute la destruction ou l’altération de nombreux sites favorables à l’espèce. Cependant il faut reconnaître la capacité de cette espèce à coloniser des sites artificiels pourvu que s’y développe un couvert végétal dense (saulaie, roselières). Les reproductions enregistrées sur les plans d’eau de Millas et de Villeneuve-de-la-Raho en sont l’illustration.

1- Groupe Ornithologique du Roussillon, 1984- Liste provisoire des oiseaux des Pyrénées-Orientales. La Mélanocéphale 3.

2-Aleman Y., 2007- Statut des ardéidés dans les Pyrénées-Orientales. La Mélano’ 12.

3-Berlic et Berlic 2001

4- Brosselin (1974)

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